5 questions à… David Fayon

1) Qui êtes-vous ?

David @Fayon, tombé dans la marmite numérique étant petit et y est resté. Mon ADN premier est le numérique qui transforme de façon structurante et durable la société. J'ai vite souhaité être acteur de cette nouvelle révolution qui a succédé aux révolutions agricoles, industrielles et des services. D'abord par mes études, puis par mes différentes fonctions tant en entreprise que par des activités de conseil et une veille intense du monde numérique, depuis les start-up et les TPE jusqu'aux grandes organisations avec des transformations à la clef.

J’ai également vécu de 2014 à 2017 dans la Silicon Valley, ce qui fut une expérience très instructive, créé une start-up et en accompagne quelques-unes à potentiel aujourd’hui comme Titan DC côté matériel et datacenter et F2R2 côté logiciel laquelle commercialise les sites frogans, alternative au web.

Je suis aussi également actif auprès d’associations et de think tank français pour le développement du numérique en France, de la souveraineté numérique et de l’inclusion. J’anime le site éponyme www.davidfayon.fr qui décrypte le numérique d’A(DSL) à Z(etta-octet) et parle de transformation digitale.


2) Quel est le thème central de ce livre ? 

Ce livre traite de la mesure de la maturité numérique de toute organisation à un instant donné. Il comprend la méthode DIMM (Digital Internet Maturity Model) qui est un outil permettant de faire son diagnostic, connaître les points forts et les faiblesses de son organisation à un instant donné dans une optique de transformation digitale : bâtir sa feuille de route pour être performant, en particulier plus que ses concurrents au sein de son écosystème – car comme en Formule 1 si on ne progresse pas plus que ses concurrents on perd des places –, avoir les moyens de se développer.

Ce modèle comprend 115 indicateurs, moins pour les plus petites entreprises ou les administrations à travers 6 leviers : la Stratégie de laquelle découle une Organisation et avec du Personnel qui construit une Offre. Celle-ci repose sur la Technologie et l’Innovation. Le tout dans un Environnement (économique, fiscal, environnemental) à optimiser avec du lobbying à faire.

Les acteurs aux premières loges de la transformation digitale sont des GAFAM qui sont oligopolistiques et ont des stratégies de contrôle vertical de la chaîne de valeur (par exemple Apple) et aussi de diversification (stratégique horizontale comme Alphabet par exemple) et il convient de s’inspirer de certaines bonnes pratiques.

Ce livre est agrémenté d’encarts avec des retours d’expérience d’acteurs de la transformation digitale comme des dirigeants d’entreprise ou des CDO, des consultants et experts, ce qui permet d’avoir un regard miroir sur notre modèle et ses indicateurs.

Il est complété d’un site www.digitalimpacts.fr pour partager des témoignages sur la transformation numérique et d’un outil www.dimmup.com pour des prestations associées.


3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ? 

Je dirai la page 37 : « La crise du Covid-19, l’accélération de la digitalisation, la prise de conscience de l’impact écologique du numérique et la création de la plateforme dimmup.com nous ont amenés à une nouvelle mise à jour » complétée par la page 45 : « La crise a eu un effet d’accélération de la transformation digitale sans précédent. Selon l’étude McKinsey menée auprès de 900 cadres d’entreprises, de tailles et de secteurs différents dans le monde entier, une année de crise sanitaire équivaut à un bond en avant de sept ans pour ce qui est de la vitesse de transformation digitale des organisations. Ainsi, alors que l’instauration du télétravail dans une entreprise demande en moyenne plus d’un an selon l’étude, lors du premier confinement il a été mis en place en moyenne en seulement 11 jours. Preuve, s’il en fallait, du bon niveau de préparation amont des infrastructures de communication et des équipes techniques – et de la levée soudaine de freins managériaux ».

C’est souvent dans l’urgence, le dos au mur que l’on se rend compte de l’importance de la stratégie, du sens de l’anticipation pour avoir un avantage concurrentiel important. On le constate également dans l’actualité internationale avec la guerre en Ukraine et les tensions géopolitiques présentes et à venir comme la question de Taïwan.


4) Si ce livre était une œuvre d'art, quelle serait-elle ? 

On pourrait dire, pour rester dans le domaine de la littérature, que ce livre a vocation à être, sans prétention, la Bible, le Talmud ou la Torah de la transformation digitale. Nous sommes en revanche agnostiques par rapport aux technologies utilisées. Ce qui compte c’est l’usage que nous en faisons au profit de l’écosystème d’une organisation, son personnel, ses clients, ses fournisseurs, ses partenaires avec la symétrie des attentions recherchée.

Nous souhaitons que le numérique soit créateur de valeur avec les données au cœur, les clients au centre. C’est d’ailleurs dans l’histoire de l’informatique – désormais du numérique – dans les données que se situe la plus grande valeur ajoutée (après avoir été successivement dans le matériel puis le logiciel) notamment avec le Web 2.0. Et cela va s’accentuer avec la blockchain, les NFT et le métavers qui viennent compléter le web sémantique et l’Internet des objets pour constituer le Web 3.0.


5) Qu'aimeriez-vous partager avec les lecteurs en priorité ?

Les retours d’expérience de la mise en œuvre de DIMM au quotidien avec l’utilisation du modèle pour évaluer le niveau de maturité numérique de leurs organisations. Ceci s’inscrit dans une optique gagnante de part et d’autre. Elle nous permettra d’enrichir la connaissance sectorielle, d’avoir des possibilités de faire évoluer – tout comme le numérique évolue très vite – le modèle de maturité numérique et de le perfectionner encore car l’outil n’est pas une fin mais constitue un moyen d’aider les organisations à être agiles, résilientes et créatrices de valeur. Tel est le sens de nos actions.