5 questions à… Jean-Michel Huet

 

1) Qui êtes-vous ?

Je suis associé au sein du cabinet BearingPoint après avoir travaillé chez Orange et chez PwC.

J'accompagne depuis plus de 20 ans, les opérateurs télécoms et utilities, médias, gouvernements et institutions internationales dans leur stratégie de développement. J'interviens notamment dans la transformation digitale des organisations.

Je dirige les activités « Africa & International Development » (A&ID) de BearingPoint et interviens depuis une dizaine d’années dans plus de la moitié des pays du continent africain pour leur développement et leur transformation. J’ai ouvert le bureau de Casablanca du cabinet en 2011 et l’activité à Abidjan en 2019.

Je copréside le groupe de travail sur l’Afrique de l’Institut Montaigne, il préside la commission digitale du CIAN, et est au comité de direction de l’association,

Je suis aussi diplômé de Sciences-Po Paris et de Neoma Business School. 


2) Quel est le thème central de ce livre ? 

L’impact du numérique sur le développement du continent Africain. Notre analyse se fonde sur l’analyse des 3 catalyseurs qui permettent ce développement.

Le premier catalyseur est ce qui est lié à la Technologie. Sur ce champ trois grands sujets seront développés

Les seconds catalyseurs se sont les acteurs eux-mêmes ceux que nous appelons les facilitateurs. Tout d’abord les institutions publiques et notamment les bailleurs de fonds, qui commencent à se positionner sur le digital, ce qui n’était pas leur domaine de prédilection à la base. Le succès espéré des ODD (Objectifs du Développement Durable) est en partie conditionné, en Afrique, au succès du développement digital. Ils sont donc des parties prenantes clés embarquant avec eux le secteur public africain. Les entrepreneurs sont aussi une catégorie clé en Afrique et même si le nombre de start-up en Afrique est encore faible au regard des Etats-Unis ou de l’Europe, c’est clairement un ensemble d’acteurs nouveaux (avec les structures de soutiens) qui n’existaient pas sur le continent lors de la première vague de jeunes pousses liées à Internet. Enfin, les entreprises, au-delà des entrepreneurs nouveaux, sont aussi des acteurs clés du développement du digital notamment celles qui s’inscrivent dans une approche de développement d’un écosystème de partenaires, la fameuse économie des plateformes. Leur capacité à développer de nouveaux business models, ce que nous appelons l’hybridation, font de certaines d’entre elles des facilitateurs du développement du digital.

La troisième catégorie de catalyseurs, constitue ce qui fait du digital la base d’une nouvelle révolution industrielle : l’usage … au-delà de l’innovation, de la technique, de la volonté des acteurs économiques structurés … que fait-on du digital pour changer la vie ? Dans les sujets : le développement du e-gouvernement (e-santé, e-éducation), celui du e-commerce mais aussi l’apport du digital aux deux secteurs clés de l’économie africaine : l’agriculture et l’énergie, deux secteurs qui non seulement pèsent plus des deux-tiers de l’économie du continent mais sont aussi à la base des autres secteurs tant pour l’alimentation des personnes que pour leur vie et travail de tous les jours.


3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ? 

Le digital ce n’est pas un sujet technologique mais aussi sociologique, humain, marketing : ce qui compte avant tout c’est l’usage.

 


4) Si ce livre était une œuvre d'art, quelle serait-elle ? 

Un spectacle vivant (théâtre, concert, etc.) mais dans lequel les artistes gagneraient leur vie via les droits d’auteurs gérés par des outils numériques … cela à l’air très simple à dire mais c’est un défi de l’Afrique dans les 10 prochaines années.


5) Qu'aimeriez-vous partager avec les lecteurs en priorité ?

L’Afrique c’est passionnant
Le digital c’est passionnant
Donc un sujet passionnant au carré !